I want to be a part of it... New York

70ème jour à Montréal...après une longue journée pluvieuse, je m'installe confortablement dans mon fauteuil avec un peu de musique pour l'inspiration. Je vous suggère un petit morceau pendant cette lecture. Rien de tel qu'un Frank Sinatra - New York New York pour se remettre dans l'ambiance. Ou peut-être Alicia Keys et Jay-Z - Empire state of mind. Tout dépendra de vos goûts musicaux...

Je vais tenter de vous faire partager notre expérience new yorkaise, bien qu'indescriptible à mon sens. Réussir à trouver les bons mots. Décrire tous ces endroits à couper le souffle... Nostalgique ? Evidemment. Un de mes rêves s'est réalisé. Il me faut maintenant une nouvelle destination, un nouvel objectif. Pourquoi pas un road trip vers Los Angeles et le reste de la côte ouest. Et oui, l'être humain, moi la première, en veut toujours plus. 


Nous sommes donc partis en famille à la conquête des USA...en bus de nuit. Je vous conseille ce moyen de transport pour son rapport qualité-prix. La nuit fut courte mais pas si désagréable. Les douanes américaines ne sont pas si pires. En revanche, au retour, la douane canadienne m'a davantage effrayé : "vous avez fait des achats de vêtements ?" - "Euh, non non" ai-je répondu en me revoyant en train d'ôter les étiquettes et de froisser tous les achats que j'avais pu faire. Bref, après huit heures de trajet, nous apercevions enfin l'île de Manhattan, majestueuse, sous le soleil levant. A ce moment là, l'excitation prend le pas sur la fatigue et on se prépare à vivre un séjour inoubliable.

Nous avons débarqué près de la fameuse gare Grand Central, lieu mythique pour les adeptes de la série Gossip Girl. Malgré nos cernes, séance photos oblige. Soit dit en passant, Emilie avait fait un travail de recherche en amont pour nous permettre de voir la plupart des lieux de tournage de cette série. Certains risquent de ne pas comprendre mais c'était vraiment chouette de se rendre dans les endroits que l'on voit chaque semaine sur son petit écran. Un peu de rêve pour les petites gens que nous sommes. 

Ma famille avait loué un appartement dans le Midtown à quelques blocks de l'Upper East Side, au coin de la 53rd Street et de Lexington Avenue. Pour vous situer, nous étions à dix minutes de marche de Central Park, à cinq minutes de la prestigieuse 5th Avenue, et à quinze minutes en métro de Times Square. Bien joué les Fions, la situation était idéale !

Ahhh la 5th Avenue, bien connue pour ses boutiques dont certaines ont déjà une line up avant même l'ouverture. Evidemment, il y en a pour tous les budgets. Faire du shopping à New York est le rêve de toute femme mais c'est aussi un vrai marathon. Times Square et ses boutiques légendaires comme M&M's ou Toy's R'Us. Imaginez une grande roue à l'intérieur d'un magasin de jouet, crazy hein ?! Outre la 5th Avenue, je vous conseillerais de remonter Canal Street |plus au sud en longeant Chinatown et Little Italy vers Tribeca| et de rejoindre Broadway |dans Soho|. Vous y trouverez forcément votre bonheur |Steeve Madden, Madewell...pour ne citer que ces deux là|. Vous ferez inévitablement un crochet chez Bloomingdales |clin d'oeil aux amateurs de Friends|. Prévoyez par contre un assez large budget... Rendez-vous ensuite au coeur de Wall Street, à la pointe de la Big Apple. Bloquez-vous un créneau de quelques heures et partez à la chasse aux bonnes affaires chez Century 21. On y trouve toutes les grandes marques à prix réduits. Par contre, n'ayez pas peur de fouiller et de refouiller. Pour ma part, je ne suis pas très friande de ce concept. J'ai tout de même trouvé une pochette...en passant... Enfin, à quelques pas de l'Empire State Building, vous ne pourrez pas passer à côté de chez Macy's. Il faut le voir pour le croire : neuf étages ! C'est de la pure folie. Nous avons même eu des difficultés à trouver la sortie...sortie que je n'ai évidemment pas faite les mains vides. |Petite aparté : en ce moment mon livre de chevet est Confessions of a Shopaholic de Sophie Kinsella. Je suis une acheteuse compulsive, je plaide coupable (dans l'état de New York en tout cas)|.

J'en viens maintenant au paysage urbain. A notre arrivée, nous étions émerveillés par cette architecture démesurée. On se sent à la fois en sécurité, comme protégé par ces immeubles, et parfois emprisonné entre cette multitude de tours qui n'en finit jamais. C'est les yeux rivés vers le ciel que l'on découvre New York. Au delà des immeubles, j'ai été surprise par le nombre d'églises qu'il peut y avoir. Le mélange de style est parfois surprenant. Bizarrement, très vite ce décor nous a paru familié. C'est Etienne qui m'a fait remarquer cette sensation de déjà vu...et c'est le cas. Toutes ces rues se ressemblent et nous rappellent ce que l'on a toujours vu à la télévision et au cinéma. Cela n'enlève rien à la démesure de la ville, c'est simplement que l'on s'y fait vite.

Nous n'avons pas observé ces immeubles seulement d'en bas. Nous voilà en haut du Top of the Rock, au Rockefeller Center à midi tapante |où soit dit en passant nous avons croisé...suspense...Elie Semoun...vous vous attendiez à une star américaine ? nous aussi mais elle n'est jamais venue|. La vue de là haut est époustouflante. Imaginez les taxis ressemblant à des lego jaunes, et bien c'est ça ! On peut contempler la ville qui avance à cent à l'heure. Au nord, Times Square et le majestueux Central Park. Au sud, l'Empire State Building, le Flatiron Building, le quartier financier, les ponts qui relient au reste de la ville et au loin la Statue de la Liberté  |pour ne citer que les repères les plus connus|.

On nous avait conseillé de visiter une tour durant la journée et l'autre de nuit. C'est de l'Empire State Building que nous avons pu contempler les gratte-ciel illuminés. Tant d'énergie qui se dégage. La nuit est entrainante et évidemment la ville ne dort jamais. Nous oui. Quelle semaine éreintante ! C'est bien dommage que notre énergie ne soit pas inépuisable. J'aurais davantage aimé découvrir la vie nocturne. Il va falloir s'organiser un week end entre amis pour remédier à cela !

Nous avons quand même passé plusieurs soirs sur Times Square. La première fois, on s'attend à être stupéfait mais pas à ce point. De prime abord c'est un vrai choc pour les yeux. Tout est grandiose : les écrans lumineux, les panneaux publicitaires. On retrouve ici toute l'excentricité de New York. Et puis, perchée en haut d'un building, se tient la Waterford Crystal, la fameuse boule de nouvel an qui descend vers la foule aux douze coups de minuit. Nous sommes revenus de jour. L'effet n'était pas le même. Le paysage est moins spectaculaire.

Quelle chance avons-nous eu de séjourner à New York durant une période quasi estivale. Quel plaisir de ressortir ses nu-pieds |ou d'en acheter|, de pouvoir apprécier Central Park qui fleurit. Tiens, Central Park, parlons-en. Je crois que c'est l'endroit que j'ai préféré. Les arbres s'étendent sur plusieurs kilomètres. Les recoins sont tous différents. Joggers, touristes, jeunes, parents, enfants...tous viennent profiter du calme et des chants des oiseaux. J'imagine aussi à quel point cela doit être joli sous la neige. C'est réellement un petit coin de paradis, à la fois au coeur et à mille lieues du tumulte de la ville.

Dimanche, jour du seigneur. Quoi de plus approprié que de découvrir Harlem, à la recherche d'une messe de gospel. Nous avons facilement trouvé une église qui a accepté de nous ouvrir ses portes. Nous voilà alors dans un autre monde. Cela va au delà de la religion, au delà des croyances. Là bas, il est question de partage et de joie. La cérémonie a duré près de quatre heures. Etienne a d'abord écouté le pasteur pendant que les autres et moi sommes allés manger des pancakes en attendant le coeur de l'action. Une majorité de femmes composait l'assemblée, très jeunes et moins jeunes, vêtues de leur habit du dimanche. Elles ont chanté pendant deux heures. Entre deux chansons, leur discours était ponctué de Amen ou Hallelujah |dit avec tellement d'entrain|. Elles font ça avec leur tripes et dégagent tellement d'énergie. Puis ce fut au tour de la chorale. La prestation fut courte mais intense. Toute le monde chantait en choeur en frappant dans les mains. Bref quel spectacle !

Nous sommes aussi allés admirer le coucher de soleil du côté de Chelsea sur la High Line. Il s'agit d'une ancienne voie ferrée réhabilitée en jardin. On y trouve des bancs et même des transats où l'on peut se détendre les pieds dans l'eau. Cette promenade en hauteur longe the Hudson River. C'est juste sublime. En fait, Chelsea est l'un des quartiers que j'ai préféré. Nous sommes allés faire un tour au Chelsea Market. Le cachet de cette ancienne fabrique a été conservé |vieux planché, ascenseurs, tuyaux apparents et murs de briques|. C'est aujourd'hui le bastion de la gastronomie. On y trouve de tout. A la poissonnerie, les gens s'arrêtent pour manger du homard et des huîtres. Plus généralement, le quartier a beaucoup de charme. Les immeubles sont à taille humaine. Les rues sont plus étroites. Il y a de petites maisons, de beaux lampadaires et de jolis escaliers. On y retrouve de prestigieuses boutiques. A la tombée de la nuit, le charme opère. Les restaurants sont pleins, les terrasses aussi. L'ambiance est vraiment chaleureuse. Contre toute attente, c'est ici que se trouve l'immeuble de la série Friends. Nous l'avons trouvé...avec du mal...mais quand même. 

Sortons un instant de Manhattan direction Brooklyn...et son fameux pont. Nous nous sommes rendus de l'autre côté de l'East River pour se poser au bord de l'eau et contempler la vue sur le Brooklyn Bridge avec en arrière plan l'immensité de la ville. Encore un tableau magique où il fait bon apprécier le coucher de soleil. C'est tout ce que l'on aura vu de ce quartier...le temps nous ayant manqué.

Un petit crochet maintenant par le quartier des affaires. Fidèle aux clichés, on y croise des gens pressés avec dans une main leur café et dans l'autre leur Blackberry-iPhone |je ne me positionnerai pas dans ce débat|. Ici tout va très vite, un peu comme les cours de la bourse: The American Stock Exchange, quelle institution ! Vous avez déjà dû voir cet imposant bâtiment sur lequel flotte une armée de drapeaux américains. Tout le secteur est hyper protégé, on ne plaisante pas par ici. Quelques rues plus à l'ouest se trouve Ground Zero. C'est encore un vaste chantier en reconstruction. Nous n'avons pas eu accès au mémorial qui continue d'être bâti en l'honneur des victimes du 11 septembre. J'ai eu un sentiment bizarre en me trouvant sur les lieux de cette catastrophe. C'est à la fois triste et effrayant. J'imaginais la scène et les décombres. De bien tragiques évènements...

Revenons à quelque chose de plus jovial. Le moment est opportun pour parler de la Statue de la Liberté. Les français ont bien bossé |un peu de chauvinisme|. Levés de bon matin, nous avons patienté plus d'une heure pour embarquer sur le ferry boat qui mène jusqu'à Liberty Island. Selon moi, l'île offre le plus beau panorama sur la ville. De nouveau partis pour un tour de ferry : prochain arrêt, Ellis Island. C'est le genre d'endroit dont on entend parler pour la première fois durant un cours d'anglais au collège. Et là, on y est. Lieu de transit de tous les immigrés de l'époque. Nombreux sont les italiens |entre autres| qui sont passés par ici.

En parlant d'eux, nous sommes allés nous promener dans Little Italy. Le quartier est essentiellement touristique. La majorité des italiens sont maintenant installés dans le Bronx, la faute à l'expansion de Chinatown. Le quartier est ainsi concentré autour d'une seule rue : Mulberry Street. On y trouve foule de restaurants et terrasses. Paradoxalement, il y a avait beaucoup de français, probablement en quête de nourriture saine et familière. Mais malgré mon amour pour l'Italie, je n'ai pas eu le coup de coeur...

Plus haut, j'ai mentionné le Bronx. Ce n'est pas un quartier dans lequel nous nous sommes aventurés. Seulement, nous avons eu l'opportunité d'assister à une game de baseball au Yankee Stadium. Casquette, fausse main en mousse, hot dog, poulet, french fries et pop corn salé : parés pour plus de trois heures de jeu. Je suis loin d'avoir assimilé toutes les règles mais le simple fait d'être là suffisait à mon bonheur. L'ambiance n'était pas aussi survoltée que pour un match de football mais j'ai quand même réussi à fredonner "Let's go Yankees" durant plusieurs jours !

Un peu de culture pour finir. Notre city pass comprenait trois musées. Nous sommes allés au MET, et aussi au MoMa, où les oeuvres sont parfois très voire trop modernes et avant-gardistes à mon goût. Celui que j'ai préféré est l'American Museum of Natural History |La nuit aux musée avec Ben Stiller pour les cinéphiles|. Il est très bien fait, conçu à la fois pour les petits et les grands. Enfin, nous avons fait un saut à la Public Library. On a du mal à croire qu'un si bel endroit soit ouvert à tous. Elle donne envie de se plonger dans un bouquin. 

Comment ai-je pu oublier de consacrer quelques lignes à la gastronomie locale ? |bien grand mot pour les USA| C'est probablement parce que je n'ai pas bien mangé. Nous n'avons pas abusé des mauvaises choses. Il y a tellement de junk food que cela en devient écoeurant. La bonne trouvaille était à l'initiative d'Etienne : un BBQ sur Times Square, Virgil's. Un paradis pour les carnivores : ribs, smoked meat... Il y règne une délicieuse odeur. Au delà des burgers ou hot dogs, nous n'avons rien mangé de transcendant. J'ai retenu une chose : ne jamais manger dans un endroit où les plats sont en photo |petite pensée pour les tacos achetés à Harlem|. Sinon, nous avons goûté aux cupcakes made in Magnolia Bakery et quelle déception ! Une génoise et de la crême au beurre...c'est tout. Je pourrais presque faire les mêmes. Mon niveau d'exigence en matière de pâtisserie est probablement trop élevé pour les Américains. Nous sommes français tout de même !

En fait, New York est bien plus qu'une ville, c'est un way of life. Il faut le voir, il faut le vivre. Tant de bruit, jour et nuit : les klaxons, les sirènes, le métro, les travaux...sans parler de la foule et des odeurs. Dans les rues, on trouve n'importe quoi à manger grâce aux fameux street carts. Très tôt le matin vous en prenez plein les narines. Peut être pas dans le bon sens du terme. |Je repense à mon père et ma soeur qui ont eu la malchance d'avoir la gastro durant le séjour, et qui étaient dégoutés dès le matin par des odeurs de viande et de friture. Quant à moi, je n'étais jamais contre un petit hot dog.| Finalement, ce que j'aime dans cette ville c'est sa diversité, autant des quartiers que des gens qui les composent. Chacun peut y trouver chaussure à son pied. 

Y vivre ? Pourquoi pas. Malheureusement, ce serait davantage une frustration plus qu'un épanouissement. Sauf si ma vie prenait un autre tournant, si ma carrière décollait, mais pas en vol charter, plutôt en business class vous me suivez... Et puis encore faut-il pouvoir résider sur le sol américain. Les Américains ne plaisantent pas avec l'immigration. Ne jamais dire jamais, telle est ma devise. Il existe ainsi une grande loterie. Pas d'argent en jeu, mais un bout de papier : le Saint Graal. J'ai nommé la Green Card. Une chance unique de décrocher un visa pour vivre The American Dream |si toutefois le gouvernement juge que vous êtes assez éduqués - je stigmatise mais dans le fond c'est ça.| Prochaine fournée : 2014...à vos tickets !

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Je ne vous avais pas dit : j'ai commencé à travailler. Je suis Coordonnatrice au département inventaire chez Astral Media Affichage. Une grosse entreprise à l'allure moderne et américaine. Tout le monde est bilingue. Les locaux clinquants sont situés down town à plusieurs étages d'un building. Je découvre l'open space, les pratiques et les habitudes de travail des montréalais. C'est intéressant d'être confrontée à un nouvel environnement, une nouvelle culture du travail. J'espère que ce premier job m'ouvrira d'autres portes. 

Affaire à suivre...